LE LIEN

L'union, chemin commun, des arbres la foret couverte, petits et grands, la fougère, l'épicéa, rides écorces vers la lumière tournées...
Devant,tout est là, destin commun ...D'une vie l'autre liée, sablier, chaque grain dans le sillon entrainé, un contact, l'inévitable énergie de ce qui nous entoure, nous entraine, chorégraphie solidaire...
L'arc en ciel, unique, sa beauté fusion des couleurs, lumière et pluie associés, esquisse un bref instant, l'évidence de l'harmonie

Pur Bonheur...

Neige hermine,désert froid, pur, parfaite beauté...Dans le foyer craque une buche...l'homme regarde par la fenétre...

VESTIGE D' HIROSHIMA

Il y eut une lumiére intense, solaire au dela du soleil, puis rien ne fut, un moment...un vestige, de ce passé révolu, témoin... relique dont la beauté inouie, tient à la survie lorsque tout s'éteint,sublime trace qui emballe le coeur...ces pierres l'ont vécue, cette extréme barbarie, le silence, la nature abasourdie, la nuit poussière,nuances de gris le jour...et puis la lumiére ,douce cette fois,maternelle, qui panse les plaies et de l'ignoble fait surgir la vie, et la brise douce du soir, et l'eau du fleuve Ota qui dans son coeur porte à nouveau les reflets argents, dans lesquels se lit le sourire enjoué des enfants à venir...

ARC EN TERRE...

Tout autour, ballet coloré...tourner la tete, la tete nous tourne, manège des formes, reflets magiques et changeants, le rouge devient bleu, s'émeut du jaune...
A cet instant, l'homme passe, nuage gracile dont les pas rythment cette fantasmagorie...les images, sensations, sont l'imagination des sens...

Fontaine.

Cristalline étoffe, l'eau couvre la pierre des fontaines...diaphane parure, habile dessin de la pesanteur dont la terre rassasiée se nourrit, coquette courtisane, impénitente séductrice de l'ame humaine...

LiBeRtY?

Elle règne là, son regard se perd, l'horizon en témoigne qui le recueille, impuissant à la délivrer de son socle d'acier...Tous y convergent pourtant...elle est lumiére quand les ombres assaillent les esprits torturés...elle ne bouge pas cependant, étrange prisonniére, elle est l'arbre et la pierre dont le destin, aux mains mystérieuse des éléments, se couche et roule au gré du temps...
étrange paradoxe que la pensée engendre...la fleur est sa graine et porte en elle des fleurs et des graines ...

L'ENCRE...

L'encre est un lac au matin...noir et profond, tout s'y refléte pourtant...
noir miroir, l'ame s'y contemple et se dévoile...

Unité.

Tout se méle, écheveaux colorés, valse chromatique perpétuelle, terre ,ciel, eau,
toutes choses confondues...rouge ,vert, jaune, noir, un seul chemin, une seule vérité...
Ce que l'esprit sépare est un tout lié dont la conscience nous échappe...Aux chaudes heures de l'été tout semble plus coloré...

Astre.

Derrière les tours, guerriers dressés, vaillante armée d'acier, le soleil se protége, disparait...Trop tard pour le capturer, minutes evanescentes, l'armée du temps renonce, couvre ses soldats, minutes et secondes regagnent l'obscure caméra, en attendant l'instant propice...
L'astre reste libre, hors de portée...le figer est une fiction, fantasme illusoire,l'astre nous absorbe,l'astre nous fait...nous n'existons que dans sa lumiére...

CREPUSCULE

Au crépuscule, le chant des oiseaux s'est tu, les éléments recueillis...
Dans son reflet l'eau enlace la montagne, majestueuse étreinte qui calme ses remous,
et donne à l'instant l'éclat d'un joyau...

pluie d'été...

Pluie d'été, délicate fragrance,terre et pierre mélées, séves odorantes dévoilées, étourdies par la chaleur du jour...
Sur les visages, dessinée, une voluptueuse sensation d'apaisement...

l'objet

Furtif, le regard s'attarde soudain, l'objet dans sa bulle de verre exerce son charme fascinant, suscite le désir...
l'esprit s'en empare d'abord, l'image le poursuit...l'objet nous appartient enfin...

l'objet nous posséde...

Au Luxembourg

Dans le jardin , l'océan s'est glissé...des marins affairés s'élancent à l'assaut des vagues, en controlent les confins...l'univers est ici manége, et l'enfant, Gulliver de ce monde, jongle, caravelles en partance, d'un mouvement de la main, qui dessine sur les flots le sillon volontaire d'une histoire sans mystére...

Communion des ames...

Il est des lueurs que l'on emporte avec soi...Les ames parfois résonnent et montrent le chemin de la plénitude, hors de soi, en communion...
C'est un moment nu, les artifices s'étiolent, la sensation, brise effleurant la peau,
lueur absolue, trésor fugace qu'il faut garder en soi...trésor précieux, qui des jours sombres, fait surgir l'insoupçonnable beauté...

Delight

Animée de couleurs,est-ce un réve...la paroi laisse échapper un regard,silhouette en apesanteur, le trouble diffus, l'esprit hagard...
Grisés, cette symphonie nous emporte un moment, le tumulte oublié, la couleur imprégne la rétine, cones et batonnets, effervescence vertigineuse...
Mais déjà se profile un autre espace, au gré des pas, qui font de chaque moment l'oubli de lui meme, dans l'incessant tourbillon de notre insatiété...

Rythmes bleus

C'est d'abord une musique, la percussion régulière de l'eau, perles qui s'effondrent aprés un long voyage...là, couchées les unes auprés des autres, étrange motif qui prend vie sur l'espace sans relief...Plus prés, le désordre semble régner, la distance lui donne cependant une étrange cohérence...les iles se succédent, s'attachent...là, un isthme, là, un détroit, une délicate harmonie, un parfum de paix exhalé du contact ,acier et eau mélés....
Désordre apparent, obéissant au rythme, qui de tout chose absorbe l'essence dans un sublime lien à l'univers...

EAU

Ici, les pierres sont vertes, la mousse les imprègne...l'eau ,pénétrante, impose sa palette, rien ne résiste...
elle se montre douce pourtant, nourrit autant qu'elle détruit, animal jaillissant du ciel, bondissant de feuilles en pétales, son ordre s'impose, échappe au regard de l'astre solaire dont l'oeil cyclope se pare d'un pudique voile, ourdissant son retour...

HANABI

Les soirs d'été, des fleurs embrasées habillent le ciel...le silence explose alors et dans les coeurs se couche une délicieuse plénitude...

LUMIERE

La journée s'achéve, ceinte d'une étrange lumiére. Sable noir, ciel et mer unis dans une ombrageuse dramaturgie...
Le regard se pose, le temps arrété...l'apaisement surgit, inneffable, le ciel s'ouvre, semble absorber l'écume blanche ondoyante...un ballet, plus de limite, le mariage eau et ciel enlacés, dans un meme élément...
l'oeil s'en émeut ,coule une larme de joie.
Au dela des tourments, la beauté s'est ouverte, rayonnement vespéral, ou les teintes s'éteignent dans un serein dépouillement...
L'écume se retire, en un voile emporté,dont la dentelle un moment, sur le sable dépouillé, atours déssinés que la marée emporte, larme éffacée offerte aux cieux, en quéte d'eternité...

CARNAVAL

Couleurs tourbillon aux rythmes mélées, le carnaval nous emporte, frénésie joyeuse, parenthése suspendue sur les visages épanouis, ou se dessinent dans une surprenante harmonie, les contours sourire, d'un bonheur partagé...
le carnaval est en nous , petite flamme que le vent souffle en vain...mirage insaisissable dont les artifices esquissent le chemin vers l' essentielle beauté, qu'aucun fard n'habille...

Arbre de vie...

Il est dans les villes des arbres de vie... de longs couloirs les parcourent, les hommes en sont les fruits...
Ils se contemplent, s'écoutent mais jamais ne se croisent...ils sont, puzzles permanents, se composent, se recomposent, totem inattendu, fil imaginaire entre la terre et le ciel...

De loin rien n'y parait, mais en prétant l'oreille, l'arbre chante des mille voix qui font sa sève, cet écho mélodieux que les montagnes lointaines recueillent en leur sein...