La route défile, le bitume s'engouffre dans l'éphemére . Seule demeure cette ligne, fil ténu que la vitesse immobilise...L'attente est mouvement, le silence est un son.
l'oeil s'approche, la conscience mobilisée par cette nouvelle réalité jusque la ignorée. La ou le rien demeure est un tout grouillant de vie.
Assis, les yeux fermés, la séve des feuilles siffle dans les canaux , je l'entends qui coule, et le bruissement des ailes de l'abeille, et son message aux fleurs dont l'extase odorante parvient à l'ouie enfin éveillée, et le souffle du vent , et ce murmure porté par l'insecte dans son labeur...
Une poignée de terre, écoutons son chant.
Quand rien ne bouge, tout est en mouvement...
Subtile transparence, la lumiére se tamise, embrassant la surface,diffuse sa langueur...
Exister, s'exprimer, une trace, des couleurs, la fleur n'y songe pas, qui laisse seul s'envoler ses pétales à l'automne...
Au coeur de la ville, l'océan abandonné, relique d'une vaine conquéte, garde sa beauté mystérieuse...
Al'est, tout à l'est, la lune parfois s'éprend, et trace son sourire sillon dans l'encre bleutée de quelques nuages éperdus...
Solitaire parfois, le transat proméne sur nous son regard bienveillant... y résister semble vain, tant il nous invite au voyage. L'été sonne le rassemblement pour cette armée voluptueuse qui berçe les réves des citadins éprouvés, au rythmes d'escales marines, qui déroulent sur le sable leurs vagues intrépides...
Le printemps est une étreinte qui dessine sur le visage lisse des jeunes gens son écho en devenir. Cétait encore l'hiver au Japon , et ce fut croisé, ce moment intemporel dont je me souviens aujourd'hui aux derniéres lueurs d'une journée de Juin...
